L’Art de se Définir soi-même dans son Art

J’avais à peine 20 ans et je travaillais en tant que vendeuse au comptoir confiseries du cinéma Georges V sur les champs Élysées. 

Un homme et son fils de 8 ou 9 ans sont venus acheter du pop corn, et tandis que je m’occupais de leur commande, j’ai entendu le père dire à son fils: 

“ Tu vois, il faut que tu travailles bien à l’école, parce que si tu ne travailles pas bien, tu vas finir comme la dame, à vendre du pop corn dans les cinémas”.

Je faisais mes études de théâtre à l’université et de chant lyrique au conservatoire à l’époque. 

Ce travail était destiné à m’aider à financer mes études dans ce double cursus, et je n’avais aucunement l’intention de “finir comme ça”, même si j’avais déjà l’intelligence de croire, contrairement à ce monsieur, qu’il n’y avait rien de rabaissant à exercer ce métier.

Mais la façon dont m’avait perçu ce monsieur a eu un impact fort sur moi à l’époque. 

Je manquais de confiance en moi, et j’ai accordé le poids d’une certaine “vérité” à ces paroles pendant un temps: je me disais que je n’étais pas suffisamment travailleuse ou talentueuse pour accéder à mes véritables souhaits professionnels.

Au lieu de choisir de me définir moi-même d’une façon qui me valorisait: en décidant par exemple que j’étais une badass absolue de soutenir inconditionnellement mon art en exerçant ce travail (et d’autres) en plus de ma double formation.

Je ne savais pas encore que je serais perçue par autrui d’une infinité de manières, et que j’avais le choix d’y accorder ou pas de l’importance, et donc de me définir moi-même comme bon me semblait.

Judy Garland “I don’t care” (In the good old summertime”

Ne serait-ce que concernant ma voix, j’ai été perçue depuis de tant de manières… 

Des professeurs de chant émérites m'ont dit que j’étais soprano lyrique-léger, lyrique, lyrico spinto, soubrette… 

Et un jury de la Guildhall school composé de trois professeurs renommés m’a dit après une audition:

“Mais… Personne ne vous a jamais dit qu’en fait vous êtes mezzo?!”

En France, un professeur de chant lyrique au conservatoire m’a dit :

“C’est drôle, en fait vous avez une technique pour chanter du moderne…” 

Et en envoyant ma candidature pour une comédie musicale moderne, j’ai obtenu comme retour:

“Vous auriez quelque chose où vous chantez de façon moins classique à nous envoyer?”

Je vous partage mon expérience personnelle parce que je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas et j’en ai eu confirmation tant de fois à travers ce que m’ont partagé à la fois mes collègues, et mes client.e.s de coaching.

Et ce que je tiens à transmettre à travers cet article, c’est que la façon dont nous sommes perçu.e.s à travers l’exercice de notre art n’est pas la vérité absolue. 

Même lorsqu’il s’agit de professionnels reconnus, émérites, experts… 

C’est toujours VOTRE perception de vous même à travers ce que vous ressentez au plus profond de vous qui compte. 

Et vous êtes donc libre de vous définir vous et votre art selon votre souhait et ce qui vous convient profondément.

Barbara Streisand “I’m the greatest star” (Funny girl)

Chercher à suivre la perception de quelqu’un d’autre, accepter d’être défini.e par autrui dans l’exercice de votre art comme dans votre vie de façon générale, c’est perdre ce précieux accès à votre boussole interne, laquelle nous montre une direction claire quand on veut bien prendre le temps de l’écouter.

J’ai suivi la perception qu’autrui avait de moi et de mon art tant de fois… Et je me suis sentie perdue au moins autant de fois en cours de route.

En laissant autrui me définir, j’avais cette sensation étrange et désagréable de devoir rentrer dans des vêtements trop petits pour moi. 

De devoir me contorsionner pour entrer dans une case qui ne me correspondait jamais vraiment.

Aujourd’hui, je suis particulièrement vigilante à ce que m’indique mon propre ressenti:

Lorsque je me sens vibrer en un savant mélange d'enthousiasme et de peur (parce que c’est tellement naturel que la peur soit présente quand on expérimente quelque chose de nouveau…), je suis la direction que m’indique cette vibration.

Même si ça ne rentre dans aucune case. Même si personne n’a tracé de sillons avant moi dans lesquels m’installer pour avancer tranquillou.

Si ce que je vous ai partagé aujourd’hui résonne, voici quelques questions à vous poser pour retrouver ou nourrir encore plus cette précieuse connexion à votre boussole interne:

  • Qu’est-ce que MOI je SAIS sur moi et sur mon art?

  • Où mes envies me portent-elles, même si ça me semble absurde/impossible/trop tôt/trop tard/trop dur/trop loin/pas la bonne époque de l’histoire… etc.?

Et voici un petit jeu réjouissant auquel vous prêter à l’écrit également (que la scénariste en moi apprécie particulièrement…), demandez-vous ceci:

Si j’écrivais le scénario de ma propre histoire telle que j’aimerais qu’elle se déroule en partant de mon état présent:

  • Quelles seraient les envies profondes de mon héroïne/héros (=moi)? 

  • Qu’est-ce qui la ou le ferait rêver, vibrer? 

  • Quels seraient les obstacles qu’il ou elle aurait à surmonter? 

  • Quelles seraient ses actions pour les surmonter? 

  • Quelles seraient ses convictions/son mantra pour pouvoir les surmonter? 

  • Que répondrait-elle ou il aux personnes qui lui suggèrent une autre voie? 

  • Qu’est-ce qu’il ou elle parviendrait finalement à accomplir?

  • Et enfin, quel serait le message que je transmettrais à travers cette histoire, mon histoire?

En vous prêtant à cet exercice, vous développerez votre propre regard sur vous-même, condition indispensable pour ne plus donner tant d’importance au regard d’autrui sur une histoire dont VOUS êtes le ou la protagoniste, et que VOUS construisez pour vous-même.

En espérant que cet article vous aura inspiré.e! Je vous souhaite un merveilleux été en contact avec vos aspirations les plus profondes.


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