Croire en la Qualité de Notre Art Même (Surtout) Quand on Échoue.

Dans notre société, nous considérons que les échecs sont préjudiciables à notre réussite.

Depuis notre plus tendre enfance, nous avons été conditionné.e.s à croire que l’échec n’était pas bon pour nous: nous avons construit et alimenté des années durant des voies de neurones qui font que nous avons continué de croire ça très profondément en tant qu’adultes. 

D’où notre forte tendance au perfectionnisme, qui nous met des bâtons dans les roues en nous empêchant de présenter notre art au monde tant que nous considérons qu’il n’est pas parfait (Ce qui est totalement subjectif!) pour éviter d’avoir à nous confronter aux sentiments désagréables que nous associons à l’échec.

Fort heureusement, nous remettons progressivement cette conception de l’échec en question. L’essor du développement personnel et du coaching aidant, nous commençons à comprendre que c'est par l'échec que nous réussissons.

J’aime prendre l’exemple d’un bébé qui apprend à marcher. S’il pensait comme un adulte conditionné à croire que l’échec est préjudiciable à la réussite, il attendrait probablement la perfection avant de tenter la marche sur deux jambes… Et ne se mettrait donc jamais à marcher.

Car ce sont ses chutes répétées et le fait de s'efforcer à se remettre debout à chaque fois qui permettront à ce bébé de jauger son équilibre et de se muscler suffisamment pour pouvoir se mettre à marcher sur deux jambes.

Parce que nous avons été conditionnés pour éviter l’échec, nous cessons de viser le succès, pour ne surtout pas risquer d’échouer.

L’échec peut être défini comme l’incapacité à répondre à une attente. Et il s’agit surtout de notre incapacité à répondre à NOS PROPRES attentes. Nous attendons de nous le succès, pas l’échec, dont nous ne voulons surtout pas.

Ce faisant, nous surestimons sans le savoir le succès que nous aurons, en sous-évaluant la quantité d’échecs qui sera nécessaire pour l’atteindre.

Nous préférons penser que notre parcours artistique sera essentiellement jalonné de succès, et évitons soigneusement d’envisager la partie immergée de l’iceberg: tous les échecs qui seront nécessaires à l’obtention de ces succès.

Et c'est ce qui est si dévastateur, parce qu’on se dit que rencontrer tous ces échecs, ce n’est pas “normal” et que donc c’est nous le problème.

Cette “anormalité” de l’échec, c’est ce que nous transmettons aussi beaucoup plus volontiers autour de nous et sur les réseaux sociaux: nous partageons la bonne nouvelle d’un contrat signé chez un éditeur, mais ne partageons pas les 50 refus de notre manuscrit qui ont précédé ce succès, et les retours éventuels qui ont permis de l’affiner, puis de le tester de nouveau.

La réalité du succès, c’est que nous DEVONS créer les échecs pour y parvenir. Et l’équation que nous imaginons être celle-ci: 3 Échecs = 1 Succès, est en réalité bien plus proche de celle-ci: 50 Échecs = 1 Succès.

Donc, si on pousse notre raisonnement mathématique jusqu’au bout, si vous voulez multiplier vos succès, il vous faudra également multiplier d’autant vos échecs.

Funny Girl - Barbara Streisand - En voilà une qui sait aller à l’échec avec panache! ^^

Comment vous réconcilier avec l’échec? Voici quelques pistes:

Ce qui nous pose problème dans l’échec, ce n’est pas l’échec en lui-même, c’est la signification que nous lui donnons, et donc les sentiments qui en découlent. Par exemple: J’essuie un échec, donc je me dis que je suis vraiment nulle dans l’exercice de mon art, ce qui fait que je me sens découragée.

La première chose à se rappeler, c’est que le pire qui puisse arriver c’est un sentiment. Et que vous pouvez gérer n’importe quel sentiment. Votre vie n’est pas en danger parce que vous avez subi un échec. C’est simplement désagréable de ressentir découragement/tristesse/déception/peur/honte… mais ça va, vous pouvez gérer.

Et pour rappel, je vous ai donné, dans mon article sur l’indépendance émotionnelle de l’artiste, des outils pour vous apprendre à accueillir et intégrer vos sentiments lorsque vous en ressentez le besoin parce qu’ils vous empêchent d’être operationnel.le et d’aller au bout des objectifs que vous vous étiez fixés. (Et si vous voulez faire ce travail en profondeur avec une coach certifiée formée à l’indépendance émotionnelle, contactez-moi!)

La seconde piste, c’est de changer la signification que vous donnez à cet échec. Et voici quelques réflexions pour vous y aider:

L'échec est une réorientation. Il vous montre comment réajuster votre gouvernail pour que vous puissiez arriver à bon port. Le considérer comme une source de nouvelles données, et non plus comme le signe qu’il faut tout arrêter et passer à autre chose, est primordial pour l’atteinte de tout objectif artistique.

Dés lors, on comprend que le véritable échec n’est pas d’échouer, mais de renoncer: tant qu’on fait preuve de persévérance, il n’y a pas d’échec possible.

Qu’est-ce que cela changerait pour vous de décider de vous attendre à l'échec?

Chez moi, cela a permis que j’arrête de considérer chaque échec comme une occasion de penser du mal de moi, de me diminuer et de minimiser mes compétences.

Cela m’a permis de ne plus en avoir peur, donc de ne plus concentrer mon attention sur tout ce qui pourrait mal se passer. Parce que ce sur quoi nous portons notre attention, nous le perpétuons.

Cela m’a permis de cesser de laisser tomber tout ce que j’entreprenais, mes projets, mes objectifs, mes envies, mes besoins d’évolution (et donc de ME laisser tomber!) simplement parce que j’éprouvais des sentiments inconfortables (peur, honte, anxiété, tristesse…)

Cela m’a permis également de décider de ce que je veux apprendre de ces échecs.

Et de façon très concrète, cela donne par exemple pour mon activité d’autrice, un document où je crée un tableau d’une cinquantaine de lignes pour y noter mes envois aux éditeurs et leur réponse, quelle qu’elle soit.

Et je célèbre chaque nouvelle entrée sur ce tableau, quelle que soit la charge (négative ou positive) de la réponse qu’elle indique.

Et lorsque j’ai rempli les cinquante lignes du tableau, je me félicite, puis j’en crée cinquante autres pour les envois suivants, et je m’offre une bonne séance de brainstorming (plein de questions orientées de façon positive) pour voir quelle stratégie adopter pour la suite.

Dès lors qu’on considère l’échec comme inévitable, normal, et qu’on l’accepte, nous cessons de lui donner une signification négative.

Les échecs que nous emmagasinons deviennent simplement le prix, la devise nécessaire à l’obtention le succès que nous souhaitons, exactement comme on a besoin de telle somme pour acheter telle chose ou tel service.

Quand je regarde les cinquante lignes de réponses négatives de mon tableau, je me dis “bien: j’ai engrangé 50 échecs dans ma banque: encore quelques uns et je vais bientôt pouvoir m’offrir un joli succès!”

Et si seuls nos échecs avaient le pouvoir de faire de nous des artistes exceptionnel.le.s?

En effet, ce qui fait que vous êtes exceptionnel.le c’est que vous échouez et n'abandonnez pas. Vous avez beau être paralysé.e par la peur, vous y allez quand-même. 

Hugh Jackman, Josh Groban, Idina Menzel, and More on Their Most Embarrassing Musical Auditions - Eh oui, les stars aussi se vautrent à leurs auditions…

Vous vous attendez à échouer et vous ne laissez pas ces échecs vous vaincre: vous vous en servez pour vous offrir les succès dont vous rêvez!

Mais cela suppose d’aller intentionnellement chercher l’échec, donc de sortir volontairement de votre zone de confort…

Comment fait-on pour aller chercher cette précieuse devise que sont nos échecs?

Je vous propose aujourd’hui un petit brainstorming pour passer de votre état idéal à votre état d’exception.

  1. Déterminons d’abord votre état idéal.

Votre état idéal, c’est celui qui vous met en valeur naturellement, confortablement, sans que vous n’ayez à vous dépasser. Il est déterminé par votre zone de génie artistique associée à votre zone de confort.

Quelle est votre zone de génie artistique? Autrement dit, quelles sont vos forces dans votre art? Prenez le temps de bien les déterminer: c’est votre facteur x.

Par exemple, vous êtes une excellente comédienne.

À présent, quelle est votre zone de confort? Par exemple, vous êtes comme un poisson dans l’eau sur les planches.

Votre zone de génie (comédienne) ajoutée à votre zone de confort (théâtre), c’est votre état idéal.

2. Maintenant, partons à la recherche de votre état d’exception.

Votre état d’exception, c’est celui qui va vous demander de vous dépasser. Il est déterminé par votre zone de génie (le facteur X) associé à votre zone d’échecs potentiels.

Votre zone de génie ne change pas. Mais vous allez rechercher une nouvelle zone en dehors de votre zone de confort habituelle, où l’échec devient possible, voire, inévitable.

Quelle serait cette zone pour vous? Par exemple, cela pourrait être le cinéma.

Votre état d'exception est donc votre zone de génie (comédienne) ajoutée à votre zone d’échecs possibles (cinéma). 

Il est important de se ressourcer dans son état idéal, celui qui nous met naturellement en valeur sans efforts ni risques. Mais il est également important d’évoluer vers notre état d’exception, pour faire grandir progressivement cet état idéal. 

Ce n’est pas le fait de réussir dans notre état idéal qui nous fait évoluer dans notre art, mais bien le fait d’échouer dans notre état d’exception

Ce sont ces échecs qui font de nous des artistes d’exception: de ces artistes qui acceptent de se montrer vulnérables, à leurs propres yeux comme aux yeux du monde, pour mieux toucher et inspirer.


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