Faire des Choix pour sa Carrière Artistique

La vie que nous vivons est le résultat des choix que nous faisons. Bien sûr, il y a des circonstances avec lesquelles il nous faut composer. Mais cette composition est la nôtre, et résulte des choix que nous faisons. 

Savoir prendre des décisions est une compétence indispensable à développer pour notre vie, au niveau personnel comme au niveau professionnel. Parce que nous faisons des choix constamment, chaque jour, et que de ces choix, si insignifiants nous semblent-ils, découlent nos résultats.

Ce matin j’avais le choix d’écrire cet article ou de regarder un épisode de “The Marvelous Mrs Maisel.” Ceux qui me connaissent savent à quel point ce choix est cornélien. 

Peu de choses ont le pouvoir de me détourner de l’écriture de mes articles de blog, parce que j’adore les écrire, que j’aime d’amour les artistes qui les lisent, et que je suis convaincue que ces articles peuvent permettre à celles et ceux qui sont au bout du scotch de rebondir et de s’accrocher si besoin est.

Mais Mrs Maisel quoi!! Bref. J’ai choisi, et voici l’article. You’re welcome.

Avec tout de même un petit clin d’oeil de Mrs Maisel pour le plaisir.

Commençons par un petit panorama de ce qui nous entrave dans nos prises de décisions.

  1. Se complaire dans le doute 

“Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu’il faut que je fasse. Je ne sais pas comment faire…”

Lorsque nous ruminons ce genre de pensées, c’est que nous sommes en train de nous complaire dans le doute.

Il existe une expression qui est “être en proie au doute” et qui nous fait croire que le doute est quelque chose qui est capable de nous maintenir sous son joug, contre notre volonté. Rien ne saurait être plus loin de la réalité.

Le doute est un sentiment dont NOUS nous servons volontiers, dans lequel nous nous complaisons pour éviter d’avoir à faire face à d’autres sentiments encore plus désagréables tels que la peur, la honte, le stress ou tout autre sentiment que nous risquerions de ressentir si nous prenions enfin une décision.

On se complait dans le doute parce que notre cerveau est câblé pour nous protéger, et donc pour imaginer d’abord les pires scénarios possibles: 

“Alors, l’option 1 risque de mener à la catastrophe et l’option 2 à l’erreur fatale. Tu préfères quoi?”

Évidemment personne n’a envie de choisir entre catastrophe potentielle et erreur fatale, donc il est finalement beaucoup plus sécurisant et plus simple de se complaire dans le doute, car, tant qu’on n’a pas opté pour une option, on ne risque rien.

Mais alors, vraiment rien.

C’est à dire qu’on ne risque pas non plus de réussir ce que nous avons envisagé, quoi que ce soit dont il s’agisse: une audition, un concours, une masterclass aux États-Unis, intégrer une grande école d’art etc.

Pour hacker votre cerveau, rien de tel que d’envisager l'inverse!

Si chacune des options que vous pesez avait la meilleure issue possible, laquelle de ces options choisiriez-vous?

Ensuite, souvenez-vous que la clarté vient toujours de l’action, pas de la réflexion. La réflexion nous permet d’émettre des hypothèses, l’action nous permet de vérifier ces hypothèses.

Donc, la prochaine fois que vous vous surprenez à vous complaire dans le doute, remerciez tout d’abord votre cerveau de vouloir vous protéger (c’est son job et il le fait bien) puis fixez une deadline sur votre agenda que vous intitulerez “décision prise pour…”, et tenez-vous y!

2. Le mythe des bons et mauvais choix

“Ah oui, mais je ne voudrais pas faire le mauvais choix!”

Là, vous pouvez vous relaxer tout de suite: Il n’existe pas de bons ou de mauvais choix. Tout simplement parce qu’on ne saura jamais si ça aurait été mieux ou pire si on avait choisi une autre direction.

Donc, au final, c’est toujours à vous de décider (encore une décision ^^) que, quelle que soit la décision que vous ayez choisie, c'était la bonne décision. Simple. Efficace. Ça soulage hein? 

3. Le mythe du non-choix

Et oui, parce que ne pas choisir, c’est déjà un choix!

Lorsque nous remettons un choix à plus tard indéfiniment, c’est déjà un choix que nous faisons, et qui a des conséquences directes sur notre vie. 

Remettre un choix à plus tard, c’est simplement faire le choix de rester dans la situation présente et de rester dans cet état de doute.

C’est choisir de rester en mode “par défaut”, c'est-à-dire de se laisser porter par les circonstances et par la façon dont nous sommes mentalement câblé.e.s.

C’est un choix comme un autre, il n’est ni négatif ni positif, il faut simplement avoir conscience de ce choix pour évaluer si suivre ce mode “par défaut”, donc non-intentionnel, est vraiment ce que nous voulons pour notre vie.

4. Croire que la peur est un signe qu’il ne faut pas y aller ou s’arrêter

Ressentir de la peur est tout à fait normal. Ce n’est pas parce qu’on ressent de la peur face à une option que c’est le signe qu’il ne faut surtout pas y aller. Et ce n’est pas parce que nous ressentons de la peur une fois que nous avons sauté le pas que c’est le signe qu’il faut tout arrêter. 

Souvent, nous entretenons une mauvaise relation avec notre peur parce que nous nous trompons d’interprétation à son sujet. Ce signal de peur est juste là pour nous dire que ce que nous entreprenons est nouveau et qu’il nous faut un temps d’adaptation pour nous y habituer. Un peu comme si on apprivoisait notre nouvel état d’être.

Le simple sentiment de peur ne peut donc pas être fiable lorsqu’il s’agit de nous aider à faire un choix.

Par contre, le sentiment d’excitation est une sacrée boussole: si vous ressentez de la peur sans excitation, c’est probablement que ce n’est pas encore le moment pour vous. Si au contraire vous ressentez de la peur mêlée à de l’excitation, alors là c’est probablement une indication qu’il faut foncer! 

Travailler avec cette personne/compagnie/maisond’édition/prof vous fait très envie mais ça va vous demander de vous dépasser au niveau artistique/compétences/investissement/créativité?

Excitation + Peur = Foncez!!!

Votre décision est prise? C’est un bon début!

Lorsque vous aurez déterminé le choix que vous voulez faire, j’ai le regret de vous annoncer que vous n’êtes pas sorti.e du sable pour autant. Parce que c’est le moment où tout un tas d’excuses bidons vont faire leur apparition pour vous empêcher de passer à l’action.

C’est normal: c’est le dernier rempart que votre cerveau dresse pour vous protéger de ce qui, à son sens, est une mort certaine. 

Pour pouvoir avancer, il est indispensable de reconnaître les excuses que vous vous donnez pour ce qu’elles sont: des freins à votre évolution!

J’ai dressé pour vous la liste des principales excuses qu’on se donne généralement pour ne pas se lancer:

  • “Je n’ai pas le temps.”

Là, permettez moi d’être très franche avec vous en citant cette phrase qui me vient de l’inspirante Marie Forleo: “If it’s important for you, you’ll make time. If it’s not, you’ll make an excuse.” En français dans le texte: “Si c’est important pour vous, vous trouverez le temps. Si ça ne l’est pas, vous inventerez une excuse.”

Vous le savez bien, tout est une question de priorité. Soyez simplement honnête avec vous-même jusque dans les moindres décisions de votre quotidien, et exprimez la vérité à voix haute. 

Fini les: “désolé.e mais je n’ai vraiment pas le temps en ce moment”, remplacez-les par: “Merci d’avoir pensé à moi mais ma priorité pour le moment c’est… (Mrs Maisel)”

Vous verrez, ça change tout.

  • “Je n’ai pas l’argent.”

L’immense majorité d’entre nous ne s’est jamais vraiment retrouvée dans la détresse, à devoir dormir dehors sans rien avoir à manger. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’argent, notre cerveau nous envoie un signal de peur comme si nous risquions de nous retrouver dans cette situation.

On a toujours peur de manquer de l’essentiel si l’on se permet d’investir dans quelque chose qui n’est pas directement lié à notre survie (vêtements, nourriture et logement).

Pourtant, investir sur soi, sur son cerveau, sur ses talents, c’est ce qui nous permet justement de passer de ce mode survie au mode vie. Nous vivons pour évoluer, pour nous dépasser: nous ne vivons pas pour survivre (et surconsommer).

Beaucoup de jeunes interprètes me disent rêver de faire des écoles prestigieuses comme la Juilliard ou la Guildhall School, mais ne s’autorisent même pas à passer l’audition parce qu’elles se disent d’emblée “je n’aurai jamais les moyens de régler les frais divers que cela impliquerait.”

Et pourtant, si je leur demande d’imaginer le moment où elles reçoivent l’annonce de leur sélection pour intégrer cette école, et que je leur demande si elles se voient écrire une réponse pour refuser cette opportunité parce qu’elles pensent qu’elles n’en ont pas les moyens financiers, elles me disent que non et qu’elles trouveraient bien sûr le moyen de s’inscrire et de payer pour pouvoir y aller.

Parce que le montant que vous avez sur votre compte en banque peut effectivement être mathématiquement et donc factuellement inférieur à celui qu’il vous faudrait pour réaliser votre projet. Mais votre créativité et votre ingéniosité sont sans limite lorsque la motivation est là.

Et si ce n’est pas le cas, alors, là encore, il est important d’être honnête avec soi-même: “Oui j’ai les ressources nécessaires, qu’elles soient financières ou mentales, mais je choisis de les utiliser autrement, à d’autres desseins.”

  • “Je n’ai pas les compétences qu’il faut”

Oui, c’est possible. (Quoi??? Mais vous êtes coach oui ou non??)

Je répète: Oui, il est tout à fait possible que vous n’ayez pas les compétences qu’il faut pour réaliser vos objectifs. 

Et alors?

On arrête tout et on se lance dans cet élevage de tatous velus en Patagonie? Parce que vous les possédez les compétences pour prendre soin du tatou velu de Patagonie??

Ne pas avoir les compétences ne peut pas être une excuse, parce que, pour peu que vous soyez muni.e d’un cerveau fonctionnel, il vous suffit de les apprendre ces compétences.

Vous n’êtes pas certain.e d’être suffisamment motivé.e pour tout le travail et les efforts que ça va vous demander? Ah voilà, là au moins vous êtes honnête avec vous-même! Et le véritable travail sur votre mental peut commencer…

Le mot de la fin

Une fois votre décision prise, faites-vous une fleur, ne regardez pas en arrière et passez à la suite! Et quelle que soit l’issue des différents choix que vous aurez faits, ne vous en veuillez jamais de les avoir faits.

Souvenez-vous que vous ne saurez jamais si d’autres choix auraient été “meilleurs” ou “pires”, alors à quoi bon vous tourmenter? Vous aurez de toutes façons appris beaucoup de choses, et donc vous aurez évolué.

Mieux, vous aurez vécu de façon intentionnelle, cette façon de vivre qui vous aura fait sentir plus vivante que jamais, et ça c’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire.


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