Notre “Self-Concept” au Service de l’Art
“Moi je suis quelqu’un de très réservé, timide. J’ai du mal à aller vers les autres parce que je suis introvertie.”
“Moi je suis hyper à l’aise sur scène mais je m'effondre pendant les auditions. Je n’ai pas confiance en moi.”
“Moi je suis très mal à l’aise sur scène, j’ai tout le temps peur d’oublier mes répliques.”
“Moi j’ai toujours été très volontaire et déterminée, j’ai besoin de savoir où je vais.”
“Moi je suis ultra perfectionniste, je ne supporte pas le travail mal fait.”
La première fois que j’ai entendu parler de “self concept”, je me suis demandé ce que ça pouvait bien signifier, et surtout, quel en était l’intérêt.
En fait, c’est tout simplement la conception que nous avons de nous-même, et elle n’est pas anodine dans la manière dont nous nous présentons au monde, et donc dans la manière dont nous menons notre carrière artistique.
J’avais pour ma part une conception très précise de la personne que j’étais, y compris en tant qu’artiste. Et cette conception me semblait la vérité absolue, d’une part, et immuable d’autre part.
“Après tout, je suis une personne timide, ce n’est pas la “conception” que j’ai de moi-même, c’est un fait… Non? J’ai d’ailleurs tant de raisons de penser que je suis une personne timide, à commencer par mon coeur qui s’emballe quand j’aborde quelqu’un que je ne connais pas…”
Depuis, j’ai compris l’intérêt de se pencher sur la question du “self concept”: la conception qu’on a de nous-même est la plupart du temps tranchée, définitive, actée, gravée dans le marbre… Et nous semble la vérité absolue. (Il n’y a qu’à voir les mots qu’on emploie pour le décrire: “je suis”, “Toujours”, “Jamais”, “Tout le temps” etc.)
Alors même que beaucoup d’autres personnes ne nous perçoivent pas du tout de cette manière (“timide, toi??!), et que nous sommes des êtres humains en constante évolution.
Nous pouvons donc faire évoluer la conception que nous avons de nous-même en même temps que nous évoluons, et nous pouvons nous permettre de la remettre en question.
Parce que si certains traits que nous nous attribuons nous aident dans la réalisation de nos objectifs de vie (par exemple: “je suis ultra-imaginative”), d’autres constituent des freins qui nous semblent insurmontables (par exemple: “je suis extrêmement timide”)
Le première étape c’est déjà de prendre conscience de la conception que vous avez de vous-même.
Demandez-vous quels sont les traits de votre personnalité que vous vous attribuez: vous pensez-vous timide, volontaire, perfectionniste, crédule…?
Prenez deux minutes pour faire cette petite introspection par écrit en commençant par “Je suis…”
Cela peut-être des éléments que vous percevez comme positifs, aussi bien que négatifs.
Par exemple, vous pourriez écrire: je suis désordonnée, susceptible, idéaliste, rêveuse, bienveillante, attentionnée, déséquilibrée etc.
Pour vous aider, vous pouvez également vous servir de ces débuts de phrase: “j’ai toujours/jamais/tout le temps….”
Par exemple: “je n’ai jamais de chance, je suis toujours en retard, etc.
Ensuite, vient la prise de conscience que ce n’est pas la “vérité” absolue.
La deuxième étape, c’est de prendre conscience que ce que vous prenez pour des vérités absolues, sont en fait uniquement la perception que vous avez de vous-même; donc un ensemble de pensées que vous nourrissez à votre sujet.
Or, ce sont nos pensées qui créent nos résultats.
Ce qui différencie une pensée d’un fait, c’est que tout le monde pourrait s’accorder sur un fait, alors que d’autres personnes que vous pourraient penser tout autre chose de vous, parce que ces personnes ont tout simplement une perception de votre personnalité différente de la vôtre.
Par exemple, alors que vous vous déterminez comme une personne rêveuse, quelqu’un d’autre pourrait au contraire percevoir de vous que vous avez les pieds sur terre!
Les caractéristiques que vous vous attribuez ne peuvent donc pas être considérées comme des faits irréfutables.
Tout cela pour vous faire prendre conscience que votre personnalité, c’est vous qui la construisez. Et que donc, vous pouvez donc la changer si vous le souhaitez!
Pourquoi vouloir changer de conception de soi-même?
En réalité, à force de penser: “je suis comme ça, je n’y peux rien”, on a appris à “faire avec” les traits de notre personnalité, et ce, qu’ils nous aient été transmis par des étiquettes collées par nos proches, par la société, ou par nous-même.
On a même appris à les apprécier avec le temps. Par exemple, j’étais persuadée qu’être une personne timide me donnait un certain charme, un peu comme une petite chose mignonne qu’on aurait envie de protéger.
Et puis surtout, me dire “je suis trop timide”, me permettait de justifier le fait de ne pas passer à l’action vers la réalisation de mes objectifs. Il était bien plus confortable de me dire ça et de rester confortablement au chaud chez moi que d’aller me confronter à la réalité.
Ok, mais ne devrait-on pas simplement s’aimer tel.le que l’on est?
Lorsqu’on se dit que c’est important de s’aimer tel.le que l’on est, on part du principe que la manière dont on se perçoit est la vérité et que c’est immuable. On a tendance à inclure dans l’amour de soi ces caractéristiques, pourtant réfutables et transitoires, que nous nous attribuons. “Je m’aime telle que je suis: timide, introverti.e, susceptible et bordélique.”
Mais s’aimer inconditionnellement est c’est s’aimer indépendamment de ces caractéristiques: c’est savoir qu’on s’aime quelle que soit la conception de soi qu’on choisit de nourrir (ou vers laquelle on évolue au fil des ans).
Donc on peut très bien choisir de développer une toute nouvelle personnalité si on le souhaite, et ça, c’est la porte ouverte à tous les possibles…
Parce que même si vous avez appris à aimer les caractéristiques de votre personnalité que vous vous êtes attribuées au cours du temps, avouez que la vie est plus simple quand on peut se permettre, même temporairement, de mettre sa timidité de côté en devenant un peu plus “culottée” (pour citer un exemple qui me concerne de près…) ou sa force en se montrant plus vulnérable, comme Luisa dans le Famille Madrigal!
Encanto, La fantastique Famille Madrigal - Sous les apparences (Ana Ka)
Maintenant, faites votre choix!
Imaginez que vous vous trouvez dans un espace où tous les traits de personnalité sont à votre disposition; vous pouvez embarquer dans votre panier tous ceux qui vous plaisent. Lesquels choisiriez-vous?
Quelle conception de vous-même choisissez-vous de développer et de nourrir?
Développer et nourrir la conception de vous-même que vous vous accordez le droit de choisir, c’est un immense cadeau que vous pouvez vous faire à vous-même dès à présent.
Parce que vous allez vous permettre d’ être exactement tel.le que vous avez ENVIE d’ être et de vous montrer au monde.
Parce que vous allez faire le tri de toutes ces étiquettes qui vous ont été collées et que vous avez nourries pendant des années malgré vous. Et parce que vous allez enfin tendre vers une version de vous-même qui vous permettra d’être en alignement avec qui vous êtes profondément.
La cage aux folles - I am what I am (George Hearn)
Enfin, pratiquez cette nouvelle conception de vous-même.
La prise de conscience que vous pouvez choisir la conception que vous avez de vous-même, et le choix conscient qui s’ensuit, ce sont les premières étapes. Elles sont indispensables, mais elles ne suffisent pas. Il faut ensuite pratiquer ce nouveau “self concept”.
Vous ne passerez pas d’emblée de la version timide à la version parfaitement à l’aise avec des inconnus du jour au lendemain. On ne remplace par des voies de neurones par d’autres en claquant des doigts!
Mais vous allez vous ouvrir progressivement à de nouvelles possibilités.
Cela pourra ressembler à ceci par exemple:
Je suis une personne timide
Oui je suis timide, mais pas dans toutes les situations.
Oui je suis timide, mais de moins en moins.
Je ne suis pas vraiment timide en fait, je ressens juste de la nervosité dans tel type de situations.
Je me sens nerveuse dans cette situation, parce que c’est nouveau, c’est tout.
C’est une situation nouvelle qui va me donner l’occasion de me dépasser
Je suis à la fois nerveuse et excitée à l’idée de me dépasser
Je suis une personne qui aime se dépasser
On appelle ce procédé l’échelle des pensées. L’idée c’est de ne pas aller trop vite, et de bien vérifier que vous pouvez croire la pensée que vous allez pratiquer; parce qu’il ne sert à rien de pratiquer des pensées que vous ne croyez pas: votre cerveau risquerait de se rebiffer, à raison: “Non je n’aime pas me dépasser, je suis TIMIDE, TI-MI-DE, faut te le dire en quelle langue??!”
(Il s’agit de na pas confondre affirmations positives et véritable travail de fond sur votre système de pensées.)
Passez le temps qu’il vous faudra sur chaque palier, jusqu’à ce que cette nouvelle conception de vous-même soit suffisamment solide pour contrecarrer la précédente.
Ce travail de fond vous semble sans doute étonnant, parce que personne auparavant ne vous avait dit que ces traits de votre personnalité, aussi limitants qu’ils puissent vous sembler parfois, n’étaient pas une “fatalité”, et que vous pouviez en changer si vous le souhaitez, tout en continuant à vous aimer de façon inconditionnelle pendant tout le processus.
Mais ce travail est passionnant et profondément transformationnel, parce que lorsqu’on se construit une nouvelle personnalité, on se construit de nouvelles opportunités.
Nous pouvons le faire ensemble lors de nos séances de coaching si vous le souhaitez: j’ai conçu mes programmes aussi à cet effet, afin de nous laisser suffisamment de temps pour faire ce travail transformationnel en profondeur. N’hésitez-pas à réserver votre place dans le programme en remplissant le formulaire de demande d’inscription que voici:
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